La Speerstra Gallery réunit des œuvres emblématiques du post-graffiti new-yorkais et européen des années 80 à aujourd'hui.
L'intérêt des artistes à peindre sur toile débuta dès l'apparition du graffiti dans les rues de New York. En effet, les artistes graffiti eurent envie de faire évoluer leur travail sur d’autres supports. Cela leur permettant une recherche esthétique plus personnelle en se détachant de plus en plus du graffiti de rue afin de se voir ouvrir les portes du marché de l’art.
Dès lors, c’est en 1972 qu’Hugo Martinez, sociologue à l’université de New York, prit note du potentiel artistique et légitime de cette première génération d’artistes. Le UGA crew (United Graffiti Artists) et H.Martinez sélectionnèrent les artistes graffiti les plus en vogue du moment et organisèrent la toute première exposition graffiti à la Razor Gallery. UGA se vit fournir des opportunités qui étaient alors inaccessibles à ces artistes ; les artistes représentés étaient : Phase 2, Mico, Coco 144, Pistol, Flint707, Bama, Snake et Stitch1.
Un article paru en 1973 dans un magazine new-yorkais écrit par Richard Goldstein intitulé "le Hit-parade du graffiti" fut la première reconnaissance publique vis-à-vis des artistes graffiti. Au début des années 80 à New York, des galeries d'art comme Fashion Moda, la Fun Gallery de Patti Astor, et plus tard la Gallery Sydney Janis ont commencé à montrer les travaux sur toile. Ces galeries se sont ultérieurement avérées être des facteurs importants dans le développement du mouvement graffiti en Europe. La Fun Gallery était tenue par Patty Astor, actrice d'Hollywood, et était reconnue comme une des places artistiques branchées de la scène new-yorkaise. Elle y a exposé des artistes graffiti au même niveau que des artistes extrêmement connus comme Jean-Michel Basquiat ou Keith Harring. Les marchands d'art européens très réceptifs à cette nouvelle forme d'art se sont vite rendu compte du potentiel artistique. Et c’est en 1983 que Dolores Neumann organisa une exposition s’intitulant "Post Graffiti" à la galerie Sydney Janis, regroupant les œuvres de dix-huit artistes graffiti. Les œuvres de Dondi White, Lee, Zephyr, Lady Pink, Daze, Futura 2000, Crash, Rammellzee furent exposées. Aux Pays-Bas, les expositions au musée Boymans-van Beuningen en 1983 et au musée Groninger en 1992 furent couronnées de succès. Critiques d'art et collectionneurs prirent le mouvement très au sérieux. Les artistes sont aujourd'hui reconnus par les institutions, et de nombreux musées possèdent leurs œuvres dans leurs collections. Peintures et sculptures graffiti sont aujourd'hui vendues dans le monde entier à travers des ventes aux enchères et les galeries d'art.