Jamais loin du graffiti, foncièrement ancré dans une pratique plus institutionnelle, L’Atlas démontre avec cette nouvelle série intitulée "Skills" que le temps peut passer mais qu’il n’altère en rien son appétit et son énergie, bien au contraire.
Il y a un refrain que L’Atlas connaît bien : attendre les heures calmes du tumulte urbain, battre le pavé pour y trouver le support parfait de manière à laisser l’instinct guider sa bombe de peinture sans jamais lâcher vigilance, l’amie complice de tout tagueur. Dès les années 90, sa signature soufflée au fat cap n’a de cesse de se faire remarquer dans le tout Paris, puis dans la France entière. Voyageur infatigable, L’Atlas trouve en cette pulsion le besoin irrémédiable d’aller toujours plus loin dans sa pratique et de franchir les frontières artistiques, culturelles en s’imprégnant de nombreux pays. Fort d’une solide connaissance des calligraphies et des écritures du monde, son tag se mue dans les années 2000 en boussoles, s’étire jusqu’à devenir labyrinthique, se crypte jusqu’à brouiller nos sens. Jamais loin du graffiti, foncièrement ancré dans une pratique plus institutionnelle, L’Atlas démontre avec cette nouvelle série intitulée "Skills" que le temps peut passer mais qu’il n’altère en rien son appétit et son énergie, bien au contraire. Compositions hybrides de l’union du tag et du cryptogramme, de la bombe de peinture et du gaffer, vestige d’un store tagué puis recomposé, cette première exposition personnelle à la Speerstra Gallery de Paris est le mariage de l’impulsivité et de la rigueur, du passé et du présent, et amorce un futur toujours plus transgressif et surprenant.
© Speerstra Gallery