L‘œil de la photographe arrive à capter à travers ses clichés une vérité. Le spectateur devient alors témoin d’un moment de partage où se révèle l’essence de ses jeunes du ghetto.
Des photos de jeunes américains s’infligeant des tatouages pour la vie et pour quelques dollars, afin de témoigner de leur existence. C’est une recherche sur le corps, la personnalité, l’intime, la représentation, sur ce que l’on donne à voir. Les tatouages ne sont autorisés par la loi américaine de New York que depuis 1996. Depuis, ils fleurissent sur presque tous les jeunes des ghettos.
Aujourd’hui, ils font partie intégrante de leur culture. Grâce à eux, les jeunes se gravent sur la peau les moments importants de leur vie, leur croyance, leur appartenance à un clan, leur originalité et leur passion. Les corps deviennent les pages ouvertes de carnets intimes, pour plaire, se singulariser et affirmer leur force, pour crier leurs espoirs et désespoirs.
Hier interdit, aujourd’hui New York pullulent de petites boutiques de tatouages. "J’ai décidé d’immortaliser certains individus venant se faire tatouer chez un tatoueur ghetto, improvisé en plein centre de Harlem. L’intérêt étant de montrer une facette intime, créative des acteurs de la street culture sur un de leur lieu de pèlerinage." De la banlieue new-yorkaise au bas-fond du Nigeria, de la mode à la publicité en passant par les pochettes de disques, Maï Lucas s’est toujours intéressée aux détails, au style, à la créativité que les gens utilisent pour briller, s‘attachant à ce qu’ils recèlent d’unique.
Après l’exposition "Ghetto Shine", "Tatoos, 125th Street", photos réalisées à la chambre photographique de format 4x5 inch, ouvre le deuxième volet de son travail sur la culture de rue aux États-Unis. L‘œil de la photographe arrive à capter à travers ses clichés une vérité. Le spectateur devient alors témoin d’un moment de partage où se révèle l’essence de ses jeunes du ghetto.
© Speerstra Gallery