Cette nouvelle série est dans la lignée de ces influences de jeunesse : les jeunes de Manchester et leur culture musicale, et l’amour personnel de l’artiste pour le design de pochettes de disques.
Pour sa nouvelle exposition, l’artiste britannique Marke Newton a créé un groupe fictif appelé "The Sweet Barbarians". Chaque œuvre est le portrait d’un des membres du groupe imaginaire de Newton : des amis ou des connaissances de l’artiste deviennent des copies sublimées d’icônes célèbres sur leurs pochettes d’albums. Le concept de Newton cherche à stigmatiser la "hype", l’engouement et l’imagerie qui entourent souvent le lancement d’un nouveau groupe, bien que dans le cas des Sweet Barbarians, la musique n’existe pas. Les peintures rendent hommage aux réminiscences de pochettes d’albums et de posters de concerts, à leur graphisme des années 80 ou à leur esthétique psychédélique des années 60. La célébrité et le statut d’icône des membres du groupe est visible dans des portraits qui évoquent l’iconographie religieuse et, bien qu’on n’entende aucune musique, le son et l’énergie de cette imagerie peuvent être perçus par leur raisonnance dans la palette de couleurs et les finitions métalliques. Le premier album des Sweet Barbarians, "Ex-Pop" (soirée de lancement à Black Block, au Palais de Tokyo, le 7 octobre), sortira officiellement sur le label français Record Makers. Ainsi, Newton parfait l’illusion.
Cette nouvelle série fait référence au rôle que le rock et la pop ont joué dans les années de formation de Newton à Manchester. Cette ville du nord de l’Angleterre a vu naître et nourri des groupes comme The Smiths, New Order, The Stone Roses et les Happy Mondays, ainsi que toute la scène Dance soutenue par le label Factory Records, qui a explosé à la fin des années 80. Devenir une rockstar était le rêve stéréotypé de tous les jeunes de Manchester, auxquels Newton fait allusion avec "The Sweet Barbarians". "Être une rockstar, être dans un groupe était un rêve d’enfant pour tous les gosses du nord et le seul moyen de s’échapper de cette région misérable de l’Angleterre rongée par le chômage", explique-t-il.
Baigné par cette culture musicale forte, au début de sa carrière, Newton était inspiré par les pochettes d’albums et les posters de Peter Saville et les créations visuelles de Factory Records. Il voulait dessiner de libres interprétations de pochettes existantes et des dessins ayant vocation à être des pochettes pour des groupes qui n’existaient que dans son imagination. Cette nouvelle série est dans la lignée de ces influences de jeunesse : les jeunes de Manchester et leur culture musicale, et l’amour personnel de l’artiste pour le design de pochettes de disques. Le titre de The Sweet Barbarians est inspiré du film documentaire de Jom Tob Azulay, "Os Doces Bàrbaros" (1977), sur le légendaire groupe brésilien issu du mouvememnt Tropicalia des années 70.
© Speerstra Gallery