"La déferlante hip hop" au C-A-L-M / Lausanne / Suisse
3 MAI – 29 JUIN 2025 VERNISSAGE : 2 MAI – DÈS 16:00
Le graffiti est souvent mal compris par le grand public, principalement parce qu’il est confondu avec le street art. Le street art représente une version encadrée, contrôlée et assimilée par les politiques culturelles, dérivée du graffiti writing, perçu comme vandale. Cependant, qualifier systématiquement le graffiti d’acte vandale demande une réflexion approfondie. Cette pratique artistique trouve certes son origine dans l’illégalité dès la fin des années 1960 à New York, poussant les limites des interdits afin de proposer une voix alternative face aux autorités en place. Le terme « street art » a été popularisé autour de 2010 grâce à la sortie du film « Faites le mur ! » (Exit Through the Gift Shop) de Banksy et à la diffusion massive des images via Instagram, lancé la même année. Ce concept regroupe aussi d’autres productions artistiques urbaines, utilisant diverses techniques et élargissant le spectre traditionnel de la signature et du spray. Les premiers graffitis sur toile illustrent le passage d'une pratique strictement urbaine à une démarche d’atelier, traduisant littéralement l'esthétique des métros sur des supports adaptés au marché de l’art. Dès la fin des années 1970, les expositions en galeries et institutions muséales s’enchaînent aux États-Unis et en Europe.
Intitulée « La déferlante hip hop », l’exposition présentera des travaux et archives des premiers graffeurs lausannois (1984-1989) en parallèle de ceux d’artistes new-yorkais ayant exposé en Suisse entre 1982 et 1985. Des œuvres et archives d’A-One, Daze, Crash, Jean-Michel Basquiat, Keith Haring, Phase 2 et Rammellzee sont présentées. Réalisée spécifiquement pour l’exposition, une peinture sur toile de parapente du graffeur lausannois César Bilavie célèbre la vivacité et la résistance de ce mouvement culturel plus que jamais présent aujourd’hui.
César Bilavie (*1987, Suisse, vit et travaille à Lausanne) a découvert la peinture par son père. Autodidacte, il démarre le tag en 2004, puis le graffiti en 2007. Depuis 2011, César a la possibilité de peindre à l’étranger et de parcourir le monde par le biais d’invitations. Son travail manifeste des liens tant conceptuels qu’esthétiques avec l’art contemporain.
Koze (*1969, Suisse, vit et travaille à Renens) est à la fois artiste et photographe du mouvement hip-hop lausannois. C’est aux côtés de Sena entres autres qu’il commence à peindre dès 1983. Son précieux travail a su conserver l’esprit de l’époque et archiver l’émergence du graffiti en Suisse romande.
Sena (*1968, Suisse, vit et travaille à St. Sulpice) s’est intéressé au graffiti par le biais de la danse, du breakdance au début des années 1980. Il devient le premier artiste suisse-romand à se démarquer par sa technique et sa rigueur. Sena a été l’un des acteurs principaux de la scène graffiti suisse entre 1990 et 2000.
Anthony Clark, alias A-One (1964–2001), Chris Ellis, dit Daze (né en 1962, vit et travaille à New York), John Matos, alias Crash (né en 1961, actif dans le Bronx), Keith Haring (1958–1990), Jean-Michel Basquiat (1960–1988), Lonny Wood, connu comme Phase 2 (1955–2019), et Rammellzee (1960–2010), sont des artistes états-uniens emblématiques de l’histoire du graffiti. Issus de la scène new-yorkaise des années 1970-80, ils ont transcendé cet art par des styles uniques : les personnages graphiques de Haring, l’expressionnisme poétique de Basquiat, les lettrages innovants de Phase 2 et l’univers futuriste de Rammellzee. Crash et Daze poursuivent une pratique dynamique et colorée, explorant des récits urbains à travers la peinture. A-One, proche de Basquiat, intègre abstraction et influences urbaines. Collectivement, ces artistes ont marqué durablement l’histoire culturelle contemporaine, fusionnant activisme social, innovation esthétique et narration urbaine.
Avril 30, 2025