"En moins de vingt ans, le peintre JonOne est passé des faubourgs crasseux de Harlem aux salons feutrés des galeries d’art parisiennes. Un parcours atypique qui s’est développé parallèlement à l’évolution de sa culture d’adoption, le hip-hop."
À la fois dense et lumineux, le travail de JonOne est chargé d’une énergie qu’il tire de son éducation dans la rue. À ses débuts, les toiles qu’il produit sont pleines de matières, un patchwork de couleurs qui lui est inspiré par ses origines de Saint-Domingue mais aussi par son activisme dans le métro : "J’ai cette vision d’une rame de métro sortant d’un tunnel. Avec la vitesse, ça donne des traînées de couleurs.” Proche du courant de l’action painting, technique chère à Pollock à qui il emprunte le fameux "dripping", JonOne va, au fil des années, épurer son travail. Il passe par différentes périodes, d’une composition surchargée à de grands aplats de couleurs, en passant par les "bones" qui serpentent sur la toile. Celui qui dit que ses tableaux sont chargés parce qu’il n’a pas eu une vie légère vend aujourd’hui ses toiles dans les plus grandes galeries du monde, ce qui ne l’empêche pas de continuer à peindre son nom sur les stores des devantures parisiennes lorsque la nuit tombe, parce que "c’est un besoin, une manière de revenir aux sources, de garder les pieds sur terre."